NON à l'incompétence de l'Etat et de la presse!

Arrêtez les tapis !

Dernière mise à jour: 16/11/2008 - Nombre de visiteurs:    depuis le 20 dec. 2008                                     aller à la page d'accueil

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Récit du procès du 29 septembre 2008 :

Dès 8h40, les journalistes étaient présents et nous attendaient caméra et appareil photo en mains : malgré notre demande qu'il n'y ait ni photo ni film (demande faite par l'intermédiaire de notre avocat Me Cohen, le Président du Tribunal et nous même), vous avez probablement découvert une photo «volée» dans la presse écrite et sur les sites Internet des journaux nationaux. Nous  n'apprécions pas du tout l’indélicatesse des journalistes car ils étaient informés (et ce Jean Pierre Clatot de l'AFP est fier d'y mettre son copyright). De plus, cette photo était stockée sur la base de l’AFP et revendue aux journalistes au mépris de notre souhait de préserver notre vie privée. Le mercantilisme a primé sur le respect dû aux victimes. A notre demande expresse la photo a finalement été retirée de la base AFP sans la moindre justification ou excuse. Pour mémoire, en 2004 l’AFP avait refusé la parution d’une dépêche de notre avocat demandant à respecter l’intimité de la famille et les règles de protection de l’image et le principe du secret de l’enquête et de l’instruction.

 

Le Président du tribunal a donc présenté l'ensemble des parties présentes : les prévenus, la partie civile ainsi que leurs avocats respectifs, le procureur de la république (le parquet).

 

La matinée a été consacrée à l'audition des accusés par le Président. Celui-ci a bien cadré le déroulement de la journée, nous priant de croire au soutien et à la compassion que chacun éprouvait vis à vis de nous et de ce drame, mais énonçant que ce jour était consacré au jugement des faits juridiquement parlant.

 

Puis Il a rappelé quelques faits concernant le tapis (installé en décembre 2003 "à l'arrache", sans formation, sans réception par un organisme type APAVE, avec un système de sécurité non autorisé en France, rallongé de 30 mètres pour passer de 90 à 120 mètres entre la commande (marché public) et l'installation, livré avec une documentation en italien, sans consigne d'entretien ni de notice technique, avec des systèmes de sécurité partiellement installés.

 

Le président de la république nous a écrit le 1er juin 2004 et nous a précisé entre autre qu’il a indiqué « au ministre de la justice qu’il convenait de suivre cette affaire avec une particulière attention et de veiller à ce qu’elle ne subisse aucun retard », et que « tout est mis en œuvre pour qu’un tel drame ne puisse se reproduire. C’est le rôle de l’état d’y veiller.»

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’a pas été entendu:

  • On a dû attendre plus de quatre ans pour que le procès s'ouvre
  • Le SIVOM syndicat intercommunal (organisme public) le gestionnaire du tapis n'a eu de cesse de rejeter toute responsabilité au cours du procès.
  • L’importateur échappera à la justice grâce à une mise en faillite à tout le moins opportune, et le directeur de la station sera promu et responsable à ce titre de la sécurité.

Dans ce monde où le calcul économique passe très souvent avant le respect et la protection de l’Homme, seules des sanctions exemplaires peuvent ralentir cette fuite en avant.

 

6 prévenus (=accusés) tous prévenus de :

  • Homicide involontaire (blessures sur Agathe ayant entraîné la mort)
  • Blessures involontaires avec incapacité inférieure à 3 mois (pour la blessure sur Thibaud, son frère qui a été blessé à la main en essayant de sauver sa sœur)


1er prévenu : la personne morale SIVOM de VAL-CENIS
: Son rôle
 2ème prévenu : la personne morale MICROFOR SNC : Son rôle
 3ème prévenu : la personne morale GESPI SPA : Son rôle
 4ème prévenu : Daniel TOUFFAIT directeur de la station : Son rôle  
 5ème prévenu : Lionel B. (technicien perchman) : Son rôle
 6ème prévenu : Daniel B. (Chef de secteur, électricien) : Son rôle

 

1er prévenu : la personne morale SIVOM de VAL-CENIS (SIVOM = Syndicat Intercommunal à Vocation multiples) regroupant les 2 communes de Lans le bourg et Val-Cenis :

les fautes :

►  a commandé des tapis pouvant être exploités sans personnel de surveillance, et finalement choisi des tapis qui nécessitent une surveillance (dixit le constructeur) mais ne met pas de personnel de surveillance.

 

► a modifié la longueur de 90 à 120 m après appel d’offre public (apparemment cela ne gêne personne qu’un appel d’offre public soit modifié après le choix). cela a occasionné des perturbations de tension de bande et d'inertie.

 

►  a mis en service les tapis sans autorisation; en effet « ces installations ne répondant pas (à l’époque) à une réglementation particulière, ils doivent répondre aux règlements administratifs (décret du 14.11.88 relatif aux travailleurs dans les établissements qui mettent en œuvre des courants électriques et arrêtés d’application et la directive machine 98/37/CE du 22/06/98 et autres comme l’indique l’expert dans son rapport. Le contrôle de la conformité à la norme NFC 15100 « installation électrique basse tension » est OBLIGATOIRE à la réception et périodiquement. Ces installations doivent faire l’objet d’un contrôle complet par un organisme agréé : APAVE, SOCOTEC, VERITAS, CEP ou autre.

 

►  a mis en service les tapis en décembre 2003 au mépris des règles de l’art et en passant outre les précautions élémentaires de sécurité :

·         Le tableau électrique ne répondait pas aux normes françaises,

·         Les cellules photoélectriques n’ont été installées que mi-janvier 2004 alors que l’exploitation des tapis a commencé le 22 décembre 2003.

·         Le personnel en charge des tapis n’a pas reçu de formation, seulement une demi-journée sur le terrain pour apprendre à démarrer et arrêter les tapis.

·         Les manuels d’installation et d’utilisation n’étaient livrés qu’en italien et donc inutilisables. La version française n’a été livrée que mi-avril 2004 (presque 4 mois après le démarrage de l’exploitation et deux après l’accident)

 

►  a exploité les tapis alors que des dysfonctionnements graves avaient été constatés :

·         En janvier 2004, L.B. a voulu montrer à une collègue comment fonctionnait le déclenchement de la trappe. Il a fait cette expérience sur le tapis Eterlou (l’un des quatre tapis similaires installés sur la station). Le tapis était en marche. Ils sont montés à deux sur le tapis, sa collègue était derrière lui. Arrivé en haut, il a heurté volontairement la trappe pour déclencher la sécurité mais son pied  (taille 48) et sa cheville ont été aspirés dessous. Ensuite le tapis s’est arrêté, mais il a trouvé que le déclenchement de la sécurité avait pris trop de temps. Des personnes l’ont aidé à retirer son pied et un incident a été inscrit au registre car sa cheville était douloureuse. Lorsque L.B. a signalé ce problème au directeur de la station en charge de la sécurité, il lui a ri au nez (selon les propres termes de L.B.)

·         Vendredi 30 janvier: déneigement tambour, tapis déchiré et brûlé. Les techniciens interviennent de nombreuses fois sur le tapis à cause d'arrêts intempestifs, de neige coincée, gelée sous le tapis. Un des problèmes trouve son origine dans le fait que le tapis exposé en permanence à l'ombre est dans un endroit très froid (est-ce anormal en montagne?) et au démarrage le matin le tapis patinait souvent sur les tambours). Fin janvier, les techniciens "réchauffent au chalumeau" le tapis pour qu'il se remette en route. Lors de cette opération, le tapis a légèrement fondu et le feu a failli prendre dans le système.  Répétant ces opérations, le tapis a été cassé, puis réparé avec des agrafes, qui ont été défaillantes encore quelques jours après. En fait, il aurait fallu refaire la bande porteuse du tapis à l’usine et cela aurait repoussé d'une vingtaine de jours le fonctionnement. Compte tenu de ces problèmes, l'expert déclare au cours du procès qu'au 31 janvier, il était inéluctable qu'un accident se produise : le tapis n'aurait pas dû continuer à être exploité, il est formel sur ce point.

·         Du samedi 31 janvier au mardi 3 février: appareil hors service

·         Mercredi 4 février : aucun incident signalé

·         Jeudi 5 février : appareil hors service, réparation dans la journée

·         Vendredi 6 février : tambour gelé, tapis désaxé

·         Samedi 7 février : remise racloir motrice

·         Dimanche 8 février : agrafes tapis arrachées

·         Lundi 9 février : réparation agrafes tapis

·         Mardi 10 février : démarrage difficile, réglage clapet sécurité cause agrafe

·         Mercredi 11 février : RAS

·         Jeudi 12 février : tapis gelé, réglage galet d’extension

·        Vendredi 13 février : tambour gelé, déclenchement trappe sécurité cause agrafe

·        Samedi 14 février : tambour gelé, déclenchement trappe cause agrafe, réglage sécurité à 14h. Cette intervention des 2 techniciens (L.B. et D.B.) a lieu vers 14h – 14h30 : ceux-ci déverrouillent les sécurités, d'ailleurs ils laissent les enfants parcourir le tapis pendant ce temps, c'est à dire sans sécurité,  et ne les remettent pas en fonctionnement à la fin de leur intervention.

 

Le président du SIVOM à l’époque était JP.Jorcin (il ne s’est même pas présenté au procès). Normalement la présidence du SIVOM alterne entre les 2 maires de Lans le bourg et Val-Cenis tous les 3 ans. Le maire de Lans le bourg a pris la présidence en mars-avril 2004, il aurait dû la céder en avril 2007 au maire de Val-Cenis, ce qui n’a pas été le cas. Au procès qui s’est déroulé en septembre dernier, c’est donc le maire de Lans le bourg qui représentait le SIVOM et non le maire de Val Cenis.

Cette entorse à l’usage de l’alternance à la tête du SIVOM « tombe » à point nommé pour M. Jorcin qui évitera ainsi une confrontation avec les parties civiles.

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 2ème prévenu : la personne morale MICROFOR SNC : Le fabricant des tapis (italien) a reconnu ses fautes : livraison sans notice d’installation ni utilisation en français, système non autorisé en France…

Depuis cet accident, ce constructeur a arrêté la construction de tapis et pendant le procès a reconnu ses erreurs malgré la difficulté de la langue.

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3ème prévenu : la personne morale GESPI SPA : répond à travers sa filiale française ADIC GESPI qui a perçu le montant correspondant aux tapis (n’a pas payé le constructeur pour sa partie), s’est mise en redressement judiciaire, a revendu ses actifs et autres à son concurrent et a été liquidée en novembre 2007 et évitera de fait  de faire face à la justice. M. Caratelli Jean-Luc (président de ADIC-GESPI à l'époque des faits) peut ainsi profiter des erreurs de la justice et ne pas répondre de ses fautes. 

D’aucun pourrait y voir un calcul. Nous déplorons qu’un prévenu ne soit plus dans le box des accusés.

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4ème prévenu : Daniel TOUFFAIT directeur de la station : responsable de la sécurité. 

Avait connaissance des défauts de l’installation depuis le début:

-      installation faite à « l’arrache » selon les propres termes du président du tribunal, du procureur   et d’autres personnes,

-      n’a pas affecté le personnel de surveillance nécessaire selon les préconisations du constructeur

-     a laissé fonctionner le tapis dans les conditions suivantes :

                  sans personnel de surveillance comme indiqué par le constructeur,

                  toutes les sécurités n'ayant pas été installées pendant le 1er mois,

                  sans consignes de sécurité,

                  sans manuel d’utilisation en français,

                  sans formation réelle du personnel,

sans avoir décidé d’arrêter les tapis avant que l’accident inéluctable - expression de l'expert reprise par le procureur - ne se produise

Il refuse d’affronter la vérité et de reconnaître sa responsabilité. De plus, bien qu’il ait signalé qu’il ne pouvait pas à l’époque "surveiller" ses 110 personnes, il a été promu et gère maintenant environ 150 personnes, un peu facile Non!

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5ème prévenu : Lionel B. (technicien perchman) : prévenu en plus de modification de l’état des lieux d’un crime ou d’un délit. Après avoir modifié les lieux juste après l'accident, menti pendant quelques jours, il a tout avoué par la suite, pris de remords. Il est l’un des seuls prévenus lors de ce procès à reconnaître ses fautes et demander pardon en nous regardant en face.  

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6ème prévenu : Daniel B. (Chef de secteur, électricien) :  prévenu en plus de modification de l’état des lieux d’un crime ou d’un délit. Après avoir modifié les lieux juste après l'accident, menti pendant quelques jours, il a avoué la modification des lieux mais ne reconnaît toujours pas avoir redémarré le tapis sans les sécurités. Il est l’un des seuls prévenus lors de ce procès à reconnaître ses fautes et demander pardon en nous regardant en face.

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Procès du 29 septembre 2008 : le verdict

Site personnel - Dernière mise à jour : 04/01/2009

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